vendredi 12 décembre 2008

De l’impertinence des signets

Il y a des journées où la neige qui tombe nous rappelle avec nostalgie les soirées d’enfance à écouter Peter le chat sans queue à ciné-cadeau. Nous nous souvenons avec un peu d’humidité dans les yeux et les bas mouillés par une marche un peu trop longue de toutes les glissades de fonds de culottes sur une glace à la couleur invraisemblable.

Signe des temps ou improbable fracture du continuum, j’ai trouvé dans mes favoris internet (et non ceux qui sont sur mes tempes) un lien vers un magasin de pièces automobiles. Je n’ai pas d’auto. Est-ce assez pour nous faire croire à une conspiration du Big Three, maintenant accumulés à la faillite et au pied du mur? Dans une période de crise économique où la récession n’ose même pas dire son nom, de peur de se changer en dépression, la dépression elle-même tente de se distinguer du burn-out, dénomination tellement années 80.

La glace se forme sur le fleuve, invariablement, pendant que le touristes s’émerveillent devant (et dedans) la slush sur les trottoirs du Vieux Québec. Ils auront évidemment tout le loisir de sécher une fois retournés dans le confort de leur Journey’s End au coin du boulevard Hamel. Ils siroteront une orangeade à la Belle Province en se regardant dans les yeux. Ils constateront qu’ils sont chanceux de vivre aussi aisément à une époque où même les pauvres n’ont plus le goût de fêter Noël, à moins d’être pris en charge par un présentateur télé gignolant joyeusement.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Peter le chat sans queue : la scène ou il est emprisonné et met le feu avec un fer a repasser. Beaucoup de larmes d'enfants.