jeudi 6 décembre 2007

Monsieur Météo

Nous entretenons une relation spéciale avec la température. Non seulement, un petit tour d’ascenseur dans n’importe quel bureau de la province amène une discussion insipide et prévisible sur la météo, mais on dirait qu’on s’étonne toujours du temps qu’il fait. Plus, on dirait qu’on s’y intéresse. J’ai des collègues avec qui je n’entretiens rien de plus qu’une relation météo. Les seules interactions sont à propos des prévisions ou du temps qu’il a fait hier. C’est pas que je les encourage, c’est juste que c’est la seule chose que nous avons en commun.

Il a neigé cette semaine, ce qui est somme toute assez normal pour décembre. Mis à part ceux qui croyaient que le réchauffement climatique était suffisamment important pour que Québec se méprenne pour Cancun, une tempête en décembre n’aurait dû surprendre personne. Mais non.

Non seulement, les rédacteurs en chefs sont encore excités d’avoir pu titrer « à un poil de cul de la tempête du siècle », on parle d’une chute de neige record pour un 3 décembre. Non, mais, on s’en câlisse tu rien qu’un peu? S’il avait neigé le 2 ou le 4 décembre, est-ce que ça aurait été plus ou moins intéressant? Dire qu’on a un record pour une telle date, c’est faire des statistiques un absolu complètement vide, une belle dose d’objectivité dans un océan de conneries. Bref, il a neigé. Beaucoup. C’est loin d’être spécial, c’est juste chiant.

Mais le plus intéressant, en plus de la surprise que ça provoque chez certains épais (on est au Québec, il neige à chaque année), c’est la surenchère dans les histoires de neige. Une manière de concours informel s’installe à chaque tempête : moi ça m’a pris plusse de temps que toi à 1) me rendre chez nous, 2) déblayer mon char, 3) pelleter ma cour, 4) trouver ma suit de ski-doo une pièce avec un zip sur le capuchon et une ceinture pour la cintrer. Juste pour vous le rappeler, vous restez tous à peu près à 10 minutes l’un de l’autre, il n’y a aucune chance que la tempête ait été pire chez vous. Ensuite, si vous pelletez longtemps, ça veut pas dire qu’il y a plus de neige chez vous. Ça veut juste dire que vous prenez trop votre osti char et que la bédaine qui vous pousse vous conduit directement vers une crise cardiaque avant la quarantaine.

Donc, arrêtez de chiâler contre la météo dans l’ascenseur et prenez les escaliers : vous allez pelleter moins longtemps et vous allez peut-être repousser la crise cardiaque d’un an ou deux.

1 commentaire:

Aubry a dit...

bah, laissons parler les gens des frasques de Mère Nature, elle en a pas pour longtemps à vivre de toute façon.

Je dirais pas non à une tempête de neige, la pluie à 7 degrés c'est triste et ennuyant.