vendredi 27 avril 2007

Lock-out chez Olymel : réplique sanglante du syndicat

Saint-Valérien-de-Milton, 27 avril 2007

AP

Les employés de l’usine Olymel de Saint-Valérien de Milton récemment mis en lock-out ont répliqué à leur employeur par un véritable coup de fronde : l’abattage et le découpage indépendant de porcs, dont les pièces de viande seront distribuées gratuitement tous les matins à la population de la région.

Temporairement hébergés dans un modeste abri tempo, une vingtaine d’employés s’affairent avec un enthousiasme visiblement nerveux à égorger porc après porc. Dans un autre coin, le découpage procède à vive allure alors que les entrailles s’accumulent un peu partout. Scène chaotique? Certainement, admet, Robert « Bob Boutch» Bouchard, chef du syndicat, mais « [le propriétaire Pierre-Karl] Péladeau veut la guerre, il va l’avoir ».

Outrés par la production continue assurée par les cadres et certains employés de l’abattoir de Montréal, les syndiqués ont décidé de prouver à la population que la qualité des jambons, côtes, longes, filets et autres pièces généralement appréciées du public sont le fruit de leur propre travail acharné, et non celui de l’équipe de direction.

Bien que la plupart des employés en lock-out travaillent à l’intérieur de l’abri du rang St-Ignace, l’approvisionnement difficile en bétail a forcé un certain nombre d’entre eux à se tourner vers le travail de terrain. Avec des moyens limités, tant aux niveaux technique que monétaire, ces égorgeurs professionels parcourent désormais la région à la recherche d’animaux domestiques à abattre. Faute de porcs, ils sont souvent réduits à abattre vaches, chèvres, et même, dans certains cas, chats et chiens. « Ce sang-là est sur les mains de Péladeau », clament-ils. « Mais la viande ira seulement dans la saucisse ».

Du côté de l’employeur, le seul commentaire rendu public consiste en un communiqué laconique qui précise avoir demandé l’avis d’un cabinet d’avocats afin d’évaluer la légalité du carnage, sans plus de détails.

La population, quant à elle, semble partagée devant toute cette production de viande. Germaine Lafleur, résidente de Saint-Valérien, assure encourager pleinement les syndiqués dans leur démarche sanglante. « Les rognons de Montréal mal découpés par [le boucher Richard] Martineau, ça ne m’a jamais intéressée de toute façon. Moi je veux des morceaux de viande d’ici », avance-t-elle. Par contre, son voisin Ron Dubois entend demeurer fidèle à Olymel : « Ça fait 23 ans que je mange des soucisses [sic] Olymel, je vais pas changer ça aujourd’hui à cause d’une bande de syndicalistes. »

Ironiquement, cette guerre intestine que se livrent syndicat et employeur risque de profiter à son plus proche concurrent, Saucisses Lafleur, qui a récemment pris la décision controversée de réduire le format et la variété du contenu des ses saucisses afin de cibler davantage la clientèle d’Olymel.

www.theonion.com

1 commentaire:

Anonyme a dit...

pourquoi pas:)