Québec – Deluxe Lamalice, analyste parlementaire senior
Québec, ville de tous les dangers. Après avoir survécu à de longues années à éviter les balles perdues dans le ghetto, les citoyens de la ville de Québec doivent maintenant apprendre à vivre avec un autre danger de tous les instants : l’impasse budgétaire. Le budget de Monique Jérôme-Forget nous fait regretter une époque plus simple où les Libéraux parlaient de PPP et de réingénierie sans être inquiétés, sauf peut-être par une horde de syndicalistes furieux et d’étudiants sanguinaires. La menace n’était pas inexistante, mais rien qui ne pouvait pas être contenu avec une clôture de métal empruntée au Festival d’été et placée en permanence devant l’Assemblée nationale.
Mais le danger d’aujourd’hui est encore plus pernicieux. Les ennemis sont à l’intérieur des murs, à l’extérieur et je ne serais même pas surpris qu’ils soient dans les murs en train de manger de l’amiante à qui mieux mieux. Le niveau d’alerte administrative a d’ailleurs été élevée de « urgence administrative » à « prioritaire ».
Et comment la population vit dans cet instant de toutes les tensions? Plusieurs invoque le même esprit qui régnait à Sarajevo en 1991, d’aucun cite même le spectre de Groznyï. Les gens choisissent leur camp, les portes se barricadent, les vitres sont recouvertes de contreplaqué, les rues sont désertes. Il suffit de se risquer du côté du Complexe G après 17h00 pour comprendre l’état de siège. Les rues sont désertes, les employés de l’État sont terrés chez eux se demandant s’ils auront suffisamment de courage pour se présenter au travail le lendemain.
Même chose dans les quartiers les plus éloignés. Les restaurant du quartier Les Saules étaient presque abandonnés hier soir. Même l’université Laval ne montrait pas la frénésie que l’on y retrouvait il y a à peine un mois. La situation est similaire à l’aéroport international de Québec où les touristes étrangers se faisaient très rare mercredi après-midi. La crise budgétaire qui pourrait dégénérer – il faut se l’avouer – en guerre civile fait manifestement des ravages à Québec. L’économie tourne au ralenti. Les gens ont peur.
Les Nations Unies pourraient être saisies du dossier dans les prochains jours, idéalement par le biais du Conseil de sécurité. Une résolution forte pourrait être présentée par le représentant haïtien exhortant les partis à mettre de côté leurs différents afin de sauvegarder la province d’un bain de sang.
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